CHAPITRE I
Une fois de plus le monde était tout neuf, dépollué, lavé. La nature avait repris ses droits. Plus de route, plus de véhicule, plus d’avion dans le ciel, mais des oiseaux qui se posaient sur les arbres environnants. Il ne restait rien de la civilisation du XXIème siècle, rien que six personnes effarées d’avoir été épargnées par les cataclysmes qui s’étaient abattus sur la Terre.
Protégés à dessein par une force invisible, ils en étaient conscients et ne pouvaient nier l’existence de celle-ci.
Maxence et Florielle, immortels depuis plus de cinq siècles, savaient eux ce que les autres ignoraient encore, et pour quelle raison ils avaient été épargnés par ces terribles bombardements qui avaient rayé l’humanité de la Terre. Leur expérience de la vie et de la survie serait indispensable pour l’avenir.
Qu’allaient-ils devenir ? Jamais ils ne s’étaient sentis aussi seuls, aussi désemparés.
Seraient-ils capables, sans modernisme, de survivre dans ce qui était devenu une jungle ?
Les animaux avaient survécu et s’étaient multipliés. Mais il fallait tout recommencer, réapprendre à chasser, à bâtir, à se protéger du froid.
Ils venaient de sortir du souterrain du château de Maxence, où ils s’étaient trouvés enfermés juste avant l’extinction de l’humanité. Ils venaient aussi de rencontrer ce vieillard étrange, qui leur avait expliqué ce qui s’était passé. Qu’ils étaient maintenant les survivants, non pas uniques, il y en avait quelques autres, et que leur rôle était de repeupler la planète, en évitant les écueils des générations précédentes. Puis le vieillard s’était évaporé, les laissant seuls devant cette immense tâche à accomplir.